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Dans les pas de Robert
19 février 2019

Les échecs de Theresa May

Il est possible d'avoir des clarifications supplémentaires", a affirmé, vendredi 14 décembre, Theresa May lors d'une conférence de presse. La Première ministre a fait preuve d'optimisme quant à ses chances de renégocier les modalités du Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Cependant, dans les faits, le sommet avec les membres de l'UE fut parfois électrique entre la dirigeante britannique et les 27, ces derniers ayant refusé toutes concessions. À l'issue de la rencontre, l'une des images qui restera de ce conseil européen, est celle d'un échange tendu filmé entre Theresa May et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ravivant le souvenir douloureux d'un sommet raté à Salzbourg en septembre. "J'ai eu une discussion musclée", a confirmé la Première ministre devant la presse. "C'est le genre de discussion que vous pouvez avoir quand vous avez développé une relation de travail", a-t-elle tenté de minimiser. La veille, Jean-Claude Juncker s'était montré ouvertement agacé par les nouvelles "assurances" demandées par la dirigeante conservatrice sur la mise en œuvre de leur accord de divorce. Il avait même regretté, devant la presse, un débat devenu "nébuleux" autour du Brexit, un mot qui n'a pas plu à Theresa May. Mauvaise ambiance L'ambiance était "très mauvaise" lors de la discussion à huis clos, la veille, entre Mme May et ses homologues, a confié à l'AFP une source diplomatique. "Theresa May a été incapable de formuler ce qu'elle voulait" et elle a été régulièrement interrompue par la chancelière allemande, Angela Merkel, qui lui demandait ce qu'elle attendait exactement, a expliqué cette source. Une autre source a décrit la dirigeante britannique "comme à côté de la plaque". Elle "a parlé de l'esprit de Noël pour rallier les soutiens" au Parlement britannique, "mais sans pouvoir dire comment, ni les quantifier". En face, les dirigeants de l'UE étaient "incrédules, médusés", selon un participant à la réunion. Dans les "conclusions" écrites du sommet, les 27 se sont contentés de reformuler ce qui figurait dans le traité de divorce sur le "backstop", la solution imaginée pour empêcher le retour d'une frontière physique entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord. Mais ils ont renoncé à ajouter un passage, un temps envisagé, où ils auraient évoqué la possibilité "de nouvelles assurances" pouvant être offertes ultérieurement. Une nouvelle discussion dans les prochains jours ? Theresa May a accueilli un texte qui permet "d'aller de l'avant" et évoqué la possibilité de nouvelles discussions "dans les prochains jours" avec l'UE. "Nous restons à Bruxelles et je suis toujours à la disposition de la Première ministre May. C'est mon travail et mon plaisir", a cependant rétorqué le président du Conseil européen Donald Tusk, par conférence de presse interposée, en martelant la ligne européenne, écrite noir sur blanc dans les conclusions adoptées jeudi soir par les 27 : l'accord de divorce ne "peut pas être renégocié". Le président français, Emmanuel Macron, s'est aussi montré ferme lors d'une conférence de presse : "Il y a un accord, le seul et le meilleur accord possible et nous ne pouvons le renégocier. En revanche, nous pouvons clarifier et rassurer", a-t-il dit, estimant qu'il existait "beaucoup d'inquiétudes et de fantasmes" sur ce texte. Les clarifications exigées par Mme May concernent justement le "backstop", cette solution anti-frontière entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord, afin d'éviter de mettre en péril les accords de paix sur l'île. Il prévoit la création d'un "territoire douanier unique" englobant l'UE et le Royaume-Uni après la transition post-Brexit. Et n'a vocation à s'appliquer que si les négociations sur les futures relations commerciales ambitieuses que souhaitent établir Londres et les 27 n'aboutissent pas avant la fin de la période de transition le 31 décembre 2020. Mais les "Brexiters" craignent de se retrouver indéfiniment arrimer à l'UE. Pour rassurer les élus britanniques, les 27 ont simplement réaffirmé que le "backstop" n'avait vocation à s'appliquer que "temporairement". Le vote au Parlement britannique doit intervenir avant le 21 janvier. L'absence d'accord suscite les plus vives inquiétudes dans de nombreux secteurs économiques.

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