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Dans les pas de Robert
20 octobre 2017

Voir la vie en rose

La déferlante du pessimisme généralisé devait bien susciter des réactions. Salutaires. Voilà qui est fait : quelques éclaireurs relevant la tête du guidon des contrariétés de l'immédiateté entrent en résistance, réagissant de façon fort tonique et contrastée. Macro ou micro-économique, grâce à des leviers d'optimisme économique, politique, démographique, géo-économique. En opposition avec les états d'âme flageolants et dominants, ces auteurs publient ces jour-ci en librairie leur potion de réconfort sous la forme d'une demi-douzaine d'ouvrages, sans doute pas assez nombreux pour inspirer une tendance mais suffisamment argumentés pour servir de “levain” dans une société en carence de projet collectif. Faire lever quelques espérances susceptibles de galvaniser les énergies, éradiquer les apathies. Au passage, quelques optimistes pointent les responsables de la déprime collective. Comme Alain Minc : “Le pessimisme des médias a beaucoup pesé car pour la première fois, ils se sont sentis plus menacés par cette crise que le reste de la population. Le journaliste se disant que son métier va disparaître écrit sur l'avenir du monde sur un ton plus acariâtre que lorsque la crise concernait les sidérurgistes.” Il fallait bien que le chœur des lamentations déclinistes, la déferlante d'inquiétudes provoquent moult réactions. Si la grande majorité des Français estime que l'âge d'or est derrière eux, comme l'a analysé très récemment Le nouvel Economiste du 30 mars 2011, une minorité éclairante pense qu'il est aussi devant. Signe de santé d'un organisme qui n'est donc point à l'extrémité. Des voix s'élèvent, prenant à contre-pied le tsunami pessimiste pour envoyer de bonnes nouvelles... de notre futur. De façon variée, contrastée même. Tant leurs arguments étayant un solide optimisme relèvent de logiques différentes. Et derrière ces raisonnements ensoleillés, des tempéraments et profils contrastés. De l'ancien PDG de Valeo, actif octogénaire qui, dans les 120 pages de 2030, mémoires d'un européen optimiste, dresse un panorama géo-économique aussi réconfortant que tonique. Avec un demi-siècle de moins, Valérie Rabault et Karine Berger partagent un enthousiasme qui n'est pas d'essence très différente dans Les Trente Glorieuses sont devant nous... De bien belles espérances qui ne sont pas très éloignées de celles que développe avec brio Alain Minc en argumentant dans son essai Un petit coin de paradis sur les mille et une vertus de l'Europe, ni vraiment reconnues ni vraiment appréciées par ses “indigènes”. Alors l'essayiste-conseil-banquier tente par une démonstration érudite, émaillée de comparaisons avec le reste du monde, de les en convaincre. Le propos n'est pas vraiment différent de celui que développe Jean-Hervé Lorenzi dans Le Fabuleux Destin d'une puissance intermédiaire. Prenant à rebrousse-poil les multiples griefs des pessimistes, démontés un à un, le président du Cercle des économistes leur objecte de nombreux atouts... à condition de les jouer avec pertinence et volontarisme surtout. “La réthorique du déclin fait davantage flores que celle du volontarisme optimiste”, explique-t-il de façon argumentée. Tandis que l'économiste Jean-Paul Betbèze pointe tout autant “les atouts considérables de la France” que les obstacles qui lui interdisent d'en bénéficier. Quel gâchis ! “Car nous n'osons pas briser les tabous, nous rêvons que nous sommes des révolutionnaires et que notre lumière va éclairer le monde mais nous abaissons vite l'abat-jour.” En contrepoint aux vents mauvais C'est qu'avec son petit côté corrosif, à la longue, le pessimisme lasse. Surtout lorsque sa légitimité prête à discussion. “Mon grand-père qui avait vécu la guerre de 14 disait : “Votre problème, c'est que vous ne manquez de rien, vous pleurez la bouche pleine.” On va avoir la bouche moins pleine, alors peut-être pleurera-t-on moins”, pronostique Michel Godet tandis que Raymond Soubie, en sage du diagnostic social, propose une interprétation différente : “Une perte de confiance dans les élites qui brouille les points de repère et ne permet pas l'adhésion à son propre avenir.” Rude défi donc pour ces élites que d'inventer un futur suscitant l'adhésion tout autant qu'un cap enthousiasmant. Bref une vision, un projet ayant du souffle autant que du panache. A des degrés divers, chacun apportant sa pierre. Voilà donc qu'en contrepoint aux vents mauvais, un épidémie chronique et circonstancielle de pensées positives agite les esprits. On aurait bien tort de la réduire aux seules techniques d'autosuggestion préconisées en son temps par le bon docteur Coué, puisqu'elle est la chance d'un renouveau d'énergie vitale. Avec son petit côté par nature béat, l'optimisme, qui n'a pas bonne presse depuis Voltaire, rend ses causes difficilement défendables. Et pourtant. Ce n'est pas un chemin si facile et rose qu'il y paraît. Si les analyses et les points de vue sont divers, les raisons d'espérer, les motifs d'optimisme, différents, une nécessité fédère néanmoins avec une belle unanimité ces convictions : un solide volontarisme et une attitude résolue.

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